Traduit du tshiluba, Mpandanjila veut dire: « celui qui trace la voie, le pionnier, le sauveur, … »
Joseph NGALULA MPANDANJILA décéda, d’un arrêt du cœur, à son domicile, à Kinshasa, le lundi 5 février 2001, à 9 heures du matin et fut inhumé dans sa concession de Tshikama’ à Mbujimayi, le jeudi 15 février 2001 à 15 heures 30. Il est une grande figure de la politique congolaise qui:
- donna un sérieux coup de pied à la fourmilière coloniale, par le Manifeste de Conscience Africaine, en 1956;
- fut, le 03 janvier 1959, le premier Congolais à se prononcer publiquement en faveur de l’indépendance immédiate du Congo;
- glissa, dans le discours de Monseigneur Joseph Albert Malula, la phrase : « Nous voulons une Eglise Congolaise dans un Etat Congolais » ;
- organisa le retour, en bon ordre, des balubas, de Luluabourg à Bakwanga ;
- obtint, début 1961, la création de la Province du Kasaï Oriental et créa la Ville de Mbujimayi;
- défendit, à chaque tentative d’épuration ethnique des populations kasaiennes, le droit de cité de chaque citoyen l’autorisant à séjourner dans n’importe quelle province du pays et à y exercer ses activités;
- défendit, à la suite des massacres de Katekelayi, et obtint le droit des Congolais à l’exploitation artisanale du diamant;
- donna des coups de bélier à la dictature du Président Mobutu et permit l’avènement du pluralisme au Congo. Il fut le rédacteur en chef, d’un sévère réquisitoire de 52 pages contre le régime dictatorial et en ébranla les fondements. Il posa un certain nombre de principes, notamment:
- l’avènement d’une justice juste ;
- la rationalisation et la transparence de la gestion publique ;
- l’humanisation du système politique, donc la démocratisation ;
- l’amélioration des conditions de vie de la population;
- la suppression de la disposition constitutionnelle faisant de tout zaïrois, de gré ou de force, membre du M.P.R.
En 1987, après 8 ans de relégation, interviennent les Accords de Gbadolite, Joseph NGALULA, MBWANKIEM et KIBASSA, respectivement 1er Vice-Président, 3ème Vice-Président et Président de l’UDPS sont désignés par leur parti pour réintégrer le M.P.R., avec droit de tendance.
En 1988, NGALULA se voit accusé par ses pairs de trahison. Interrogé, le doyen déclare n’avoir jamais été saisi de griefs mis à sa charge, ni obtenu le droit de fournir ses moyens de défense, comme le prévoient les statuts du parti.
Le 24 avril 1990, le Président de la République dissout le Parti-État et décrète l’avènement de la démocratie pluraliste, consacrant ainsi la victoire des forces démocratiques.
En juin 1990, Joseph NGALULA MPANDANJILA est nommé Conseiller Politique et en octobre 1992, Conseiller Personnel du Chef de l’État. Accusé de trahison par ses détracteurs, le Doyen répond:
Ce parcours unique si étroitement lié à l’histoire tumultueuse de notre pays, à notre lutte pour l’indépendance et la démocratie mérite respect et curiosité. Les questions soulevées ainsi que les conclusions utiles pour le futur de notre pays sont les raisons de ce Mausolée et Musée Mpandanjila. Ainsi, à tous nous disons: « Inspirons et fortifions l’effort pour un avenir meilleur! »
– K. Ngalula, Directeur du Mausolée et Musée Mpandanjila.